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SFN : Solutions fondées sur la nature

Les Solutions fondées sur la Nature reposent sur les logiques écosystémiques afin de relever les défis de l’adaptation aux changements climatiques, la gestion des risques naturels, la santé, l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire … la sauvegarde de la biodiversité.

L’accélération des enjeux environnementaux et leurs effets concrets sur notre cadre de vie impose d’aménager l’espace en considérant les logiques de la nature. Cette démarche permet de mettre en application des dispositions fondées sur la nature qui ont pour effet d’anticiper l’intégration de solutions techniques innovantes qui font appel à des processus naturels dans l’aménagement. L’autre bénéfice repose sur une meilleure maîtrise de l’économie de projet.

Concrètement, penser l’aménagement avec des solutions fondées sur la nature s’appuie sur 3 axes de travail issus de nos politiques publiques : la question du climat, de l’artificialisation et du cycle de l’eau.

Ces 3 items sont intimement liés puisque l’objectif de désartificialisation a une incidence à la fois sur le climat urbain (25% de désartificialisation permet de baisser les indices de chaleur urbain de 2à3°C) et améliore le fonctionnement du cycle de l’eau. C’est pourquoi nous proposons de mettre en pratique des solutions simples, réversibles et fondées sur des processus naturels :

– récolter les eaux pluviales dans des systèmes paysagers intégrés.

– valoriser la ressource en eau pour planter et assurer une pérennité de reprise de la végétation.

– planter dans une logique de structuration paysagère du périmètre de projet ayant des effets sur la scénographie de découverte, sur l’immersion dans ce paysage et procurer ombre et évaporation. In fine, il s’agit de créer les conditions de lutte contre les effets du changement climatique.

– proposer des matériaux perméables ou semi-perméables lorsque cela est techniquement possible.

Cette pratique est aujourd’hui courante pour l’Atelier ARCADIE et bénéficie d’un bon retour d’expérience. Elle est également assez courante dans les grands sites de France et permet de faire converger réponse technique et recherche d’identité.

Processus

L’approche projet est construite par l’idée de fonder un enchaînement ordonné de faits ou de phénomènes, répondant à un certain schéma et aboutissant à quelque chose.

Le projet de paysage se nourrit de la connaissance du site mais propose également une fabrique de nouveaux paysages fondés sur l’intégration des approches sectorielles (nature, technique, culture).

L’approche durable ou résiliente du territoire repose sur un juste équilibre des trois curseurs que représente le développement durable : l’environnement, l’économie et la dimension sociale.

Un paysage valorisé est le témoignage d’un équilibre. Dans l’approche durable, la question de la gestion est intégrée au processus de création parce qu’elle garantit la pérennité de l’action.

Bien commun

L’approche patrimoniale par le paysage s’inscrit dans une notion de plus en plus  large que la notion patrimoniale issue de la fin du XIXème siècle : le bien commun. Le bien commun se définit comme le bien public et d’intérêt général.

« La vielle notion de patrimoine » héritée de la protection des monuments historiques de la fin du XIXème siècle s’emploie à figer un état, restituer un idéal, laisser croire que l’on peut transmettre que des composantes matérielles intactes. Le bien commun est un bien partagé pour lui-même, il est le résultat des actions individuelles. Le bien commun est une approche stratégique pour construire une forme de contrôle social, de connaissance collective … une notion qui permet l’analyse de nos situations habitantes dans une perspective de projet … 

Comment transmettre aux générations futures le bien tel que nous l’avons construit à partir d’éléments légués, ajustés, retravaillés, revisités en fonction des enjeux du présent… Intervenir, réfléchir sur le paysage comme bien commun renvoi la responsabilité individuelle vers le collectif.

«  …. TERRITOIRE TEL QUE PERCU PAR LES POPULATIONS … »

Cette définition du paysage issu de la convention Européenne, nous a toujours incités à construire le projet dans la concertation avec les populations et en considérant le territoire des lieux à aménager.

Pour cela, il faut que le territoire tel que perçu par les populations permette :

– une immersion et une expérience de visite dans les sites ; ceux que nous devons aménager et au-delà toutes les « pépites » des territoires

– une déambulation libre de toutes contraintes permettant de découvrir spontanément le cadre de vie avec ces étapes de construction et de transformation

– une organisation claire des usages dans l’espace en supprimant les contraintes pour livrer des supports d’usages.

– Le territoire rural comme un lieu d’expérimentation. Depuis maintenant plus de 20 ans l’atelier Arcadie dessine des morceaux de territoires en milieu rural. La ruralité est un lieu d’expérimentation qui tend à développer la création et le partage.

Aujourd’hui, il ne s’agit pas uniquement de comprendre le paysage par le filtre des populations mais de valoriser le paysage pour en faire évoluer la perception. Cet enjeu est au cœur de notre méthode au travers de la concertation des populations. Mettre en œuvre une véritable concertation nous semble indispensable pour chaque projet. La concertation nous permet de comprendre le site, d’assurer une forme de pédagogie pour changer les perceptions et accompagner les changements et transformations des territoires.